Le traité constitutionnel est encore plus libéral que le traité de Nice. Il élève la concurrence au rang d’
OBJECTIF (art. I-3), alors qu’elle n’était pour l’instant qu’un moyen d’action. C’est absurde, la concurrence doit rester un moyen, elle ne peut pas devenir une fin en soi ! Comprenez bien que ce changement n’est pas anodin, aucun autre traité ne mentionnait la concurrence parmi les objectifs, et juridiquement la définition des objectifs a toujours une très grande importance. Autre exemple, là où l’on visait « l’insertion harmonieuse et progressive des pays en développement dans l’économie mondiale » (art. 177-1 du traité actuel), on préconise désormais « la suppression progressive des obstacles au commerce international » (art. III-292-2-e) ! On valide ainsi les dogmes imposés à ces pays depuis les années 1980 par le FMI et la Banque mondiale. Ces avancées libérales n’ont pas leur place dans un traité constitutionnel. Dans toute
DEMOCRATIE, le texte placé au sommet de l’ordre juridique doit rester
NEUTRE. Il définit le fonctionnement des institutions et les droits fondamentaux, mais c’est tout ! On doit laisser les citoyens définir librement l’orientation politique lors de chaque élection !
PS : Douze économistes viennent de se prononcer CONTRE le traité constitutionnel. Vous trouverez leurs contributions sur :
http://genereux.fr/news/134.shtmlVous pouvez aussi regarder un entretien filmé très intéressant avec l’économiste Jacques GENEREUX (découpé par argument) :
http://www.lexpress.fr/info/monde/dossier/constitution/ow/videog.htm