Yasser Arafat était atteint d'une cirrhose, selon le "Canard enchaîné"
Un médecin de l'hôpital Percy de Clamart, où est mort le président palestinien, explique que "pour un public non averti, cirrhose, ça veut dire alcoolo. Et, dans le contexte, ça n'était pas possible" d'en parler.
Yasser Arafat était atteint d'une "cirrhose", bien qu'il ait été "un vrai buveur d'eau", mais "les causes de son décès sont multiples", affirme le Canard enchaîné à paraître mercredi 17 novembre, citant des médecins "ayant eu accès au patient Arafat et à son dossier".
Dès l'admission du dirigeant palestinien à l'hôpital militaire Percy de Clamart, près de Paris, écrit l'hebdomadaire, les médecins "suspectent de graves lésions hépatiques" susceptibles de perturber la formule sanguine, d'où son placement en hématologie.
Si le diagnostic de leucémie est "vite écarté", poursuit le Canard enchaîné, "le foie est effectivement en mauvais état. En langage médical courant, il s'agit d'une forme de cirrhose dite mécanique".
UNE CIRRHOSE QUI ENTRAÎNE LE COMA
"Pour un public non averti, cirrhose, ça veut dire alcoolo. Et dans le contexte, ça n'était pas possible", explique un médecin "de Percy", cité par le journal satirique.
Le Canard enchaîné souligne encore que, selon les médecins, "les conditions de vie qui ont été faites ces trois dernières années (à Yasser Arafat) n'ont pas arrangé les choses" et qu'il "n'a pu bénéficier de soins adaptés à son état".
"Le scénario le plus probable est que les causes du décès sont multiples. Son coma aurait été provoqué par l'aggravation de son état hépatique, autrement dit, de sa cirrhose. Avec pour finir une hémorragie", conclut l'hebdomadaire.
Depuis plusieurs jours, des rumeurs persistantes circulent dans l'opinion palestinienne et dans le monde arabe sur un empoisonnement par Israël du fondateur du nationalisme palestinien, décédé jeudi 11 novembre à Percy, malgré de multiples démentis de sources médicales françaises et officielles palestiniennes.
Ces rumeurs ont été confortées notamment par la demande du médecin personnel d'Arafat, Achraf Al-Kurdi, d'ouvrir une enquête officielle sur les causes de sa mort et même d'une autopsie, bien que celle-ci soit interdite par l'islam.
RUMEURS D'EMPOISONNEMENT DANS LE MONDE ARABE
Dimanche soir, 14 novembre, dans un entretien à la chaîne satellitaire arabe Al-Arabiya, Farouk Kaddoumi, nouveau chef du Fatah, principale composante politique de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a enfoncé le clou en affirmant qu'Arafat était mort des suites d'un "empoisonnement", qu'il a attribué à Israël.
A Paris, le député UMP Claude Goasguen a demandé, mardi, la constitution d'une commission d'enquête parlementaire sur les conditions du décès de Yasser Arafat.
M. Goasguen a expliqué cette requête par la nécessité de couper court aux rumeurs diverses sur les causes de la mort de l'ancien dirigeant palestinien. Pour lui, le "flou" entourant les conditions du décès de Yasser Arafat peut se révéler "dommageable". "Ce n'est pas seulement un problème médical", a-t-il dit.
Mardi, le ministre des affaires étrangères, Michel Barnier, a affirmé que la famille de Yasser Arafat "a la liberté de faire ce qu'elle souhaite" en ce qui concerne le secret médical. Le secret médical "protège tous les citoyens, les plus célèbres ou les plus anonymes", a souligné le ministre, indiquant que "le dossier médical de Yasser Arafat sera transmis, conformément à la loi et aux règles, aux ayants droit qui le demanderont".
Tout est affaire d'énigme aujourd'hui!