Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas poste un sujet, et puis une journee comme celle d'aujourd'hui ne risquant pas de s'oublier, marquons encore plus le coup par un come-back sur le beau forum de l'ami Crapule.
Alors, monde imaginaire ?
Je me pose la question de savoir si oui ou non il est mieux de vivre dans son monde imaginaire.
Je discutais avec une amie au telephone une nuit, et pour une fois, une nuit americaine en meme temps qu'une nuit francaise, une bien belle discussion tres profondement invasive ? destru-constru / ctrice ? en tout cas suffisamment profonde pour vous remuer la crasse au fond de soi et la faire remonter a la surface si jolie et si polie, quant a savoir le devenir de cette crasse et les consequences de sa remonte ... Le plus important est le fait que cette discussion avait lieu la nuit, c'est toujours par la que la profondeur devient reelle.
Et vint sur le tapis cette idee qu'il est bon des fois de se plonger dans son monde imaginaire, lorsque tout va mal, il suffit de s'en aller de son corps ou de rentrer dans son cerveau, s'est selon les gouts, et de partir, de ne plus sentir/ouir/palper/gouter/voir, de ne plus interagir avec le monde reel du tout.
Elle me disait que dans son monde imaginaire, elle etait mince, belle, avait un mec normal, mais un mec au moins, que les petits post-it colles sur son frigo pour lui rappeler qu'elle "est une grosse vache" n'avaient aucune valeur existentielle, qu'elle faisait comme bon lui semble, que la fin etait toujours heureuse ...
Mais ...
Que le reve est doux, et que la descente est brutale !
Que le reveil est pathetique !
Ce qui l'ammenait a penser que son doux reve etait bien pour ce qu'il est, un reve. Mais qu'a trop y rester, on en devient dependant a tel point qu'en sortir est de plus en plus difficile, la realite n'a plus de saveur quand on goute tout le temps la meilleure des vies virtuelles.
Elle decidait donc de ne pas trop s'y attarder, sauf cas exceptionnel, l'eternel deprime qui ne voit que, pour remede, la plongee.
Et moi ?
Et moi mes reves ? Y suis-je encore ? je le crois bien. Encore enfant dans la cour de la maternelle a courir comme un fou ou a jouer a l'amour avec Agnes, a me casser le bout du nez, a remonter sur le pneu de tracteur couche sur le bitume. Encore sous l'illusion que tous les parents s'aiment, que les gens mechants vont en prison, que la vie c'est beau et que ce sera encore plus beau quand je serait grand.
Moi mes reves, je les vis. je vis dans mes reves. Mes reves sont ma vie. Ma vie n'est qu'un reve que d'autres brutalisent et deforment. Mon envie est de ne vivre que dans ma tete et de ne jamais plus en sortir pour finir par etre dans ce reve comme dans la vie, la vraie, ne plus avoir a me demander si je vis ou si je reve, puisque ce reve sera ma realite, je vivrai dans un reve-realite ou tout sera bien, pas forcement genial, mais bien, et ou je reverai de ce qui est genial.
Alors qu'est ce qui est mieux finalement ? Je sais "c'est pas bien de vivre dans ses reves, la realite est cruelle, mais c'est la realite", mais de la meme facon que tout ce fourbi de societe n'est la que pour faire passer le temps a des peuples en attendant la mort, pourquoi ne pourrais-je pas vivre MA realite ?