Un interview de Gouvernator dans l'express, je mets les morceaux qui m'ont interesses, et le lien pour la totalite :
Toutefois, les entreprises américaines, californiennes en particulier, continuent d'exporter des emplois vers l'Asie...Nous ne pouvons réagir qu'en améliorant notre compétitivité, y compris par des mesures fiscales et légales, ce à quoi nous travaillons. Il y aura toujours des entreprises pour aller fabriquer des chaussures en Asie pour 2 dollars de l'heure. On ne peut pas l'empêcher, et c'est bien ainsi: nous ne pouvons pas exporter nos produits partout dans le monde et prétendre en même temps que les emplois profitent uniquement aux Américains!
La Californie est un Etat à majorité démocrate. Vous êtes républicain. Vous semblez jusqu'ici avoir su tisser de bonnes relations avec tous les bords politiques. Y a-t-il une «méthode Schwarzenegger» pour faire travailler ensemble des adversaires politiques de longue date?Je crois que les démocrates sont rassurés de savoir que j'ai épousé l'une des leurs, que je dors avec elle toutes les nuits depuis vingt-six ans, que ma philosophie politique et mes vues ont été au moins partiellement façonnées par les Shriver, ma belle-famille. Je n'apparais donc pas comme quelqu'un qui serait hostile aux démocrates. Tout en étant républicain, je peux travailler avec eux parce que je les perçois plus comme des partenaires que comme des adversaires. Il y a des gens brillants dans les deux partis et, si on les réunit, on suscite beaucoup de créativité et d'innovation politique. Tant que les idées sont bonnes, ça ne m'intéresse pas de savoir de quel côté elles viennent. C'est ainsi que j'ai formé mon cabinet: en choisissant les meilleurs dans l'Etat, sans tenir compte de l'affiliation partisane, et en allant même en chercher certains en dehors, comme Donna Arduin, notre directrice financière [NDLR: une star dans ce domaine]. Nous avons créé une équipe formidable, et cela envoie aussi un signal. J'ai également pu établir de très bonnes relations avec les leaders démocrates du Parlement, comme Fabian Nuñez. Ce sont des gens sérieux, sincères, qui ont servi les Californiens avec passion depuis longtemps. Je respecte cela.
Concrètement, comment travaillez-vous avec eux?Nous avons défini une longue liste de choses sur lesquelles nous sommes d'accord, et nous avons commencé à travailler dessus: non pas sur ce qui nous divise, mais sur ce qui nous unit. L'essentiel est d'être ouvert au compromis.
Par exemple?Parlons budget. L'an passé, l'Etat de Californie a connu un déficit de 15 milliards de dollars. C'est énorme. Je ne peux pas dire: «On va couper tous les programmes», mais je peux m'asseoir avec les autres, définir les paramètres - «On ne va pas augmenter les impôts» - et commencer à rechercher des solutions. Cela requiert parfois de remettre en discussion des accords existants, même si, pour certains, ça peut être douloureux. Je cherche évidemment à collaborer d'abord avec des alliés. Par exemple, avec le syndicat des enseignants: j'ai travaillé avec eux dans le passé pour promouvoir un programme d'éducation en dehors de l'horaire scolaire et, même s'ils ne m'ont pas soutenu lors de l'élection au poste de gouverneur, ils savent qu'ils peuvent me faire confiance, que je tiens parole. Je les ai rencontrés et leur ai dit: «Vous avez un fonds général de 34 milliards, j'ai besoin d'un assouplissement, il me faut votre aide. Trouvons un accord qui permette à tous d'être gagnants avant que le Parlement ne vous impose des coupes lors de la définition du budget.» Nous sommes parvenus à un accord qui permettra à l'Etat d'économiser près de 3 milliards cette année. Après avoir obtenu ce résultat, je suis allé voir le groupe suivant, les universités publiques, et je leur ai dit: «Les enseignants ont négocié, on est tous dans le même bateau, parlez avec moi. Je suis entièrement pour l'école et la formation, mais nous devons nous serrer la ceinture: essayons de le faire d'une façon qui vous soit agréable!» Et nous avons négocié une réduction du nombre d'étudiants et une augmentation des taxes d'admission. Nous avons aussi passé un accord avec les municipalités et les comtés: 1,3 milliard de moins, en échange de mon soutien à un amendement constitutionnel qui interdirait à l'Etat de prélever plus d'argent aux municipalités.
Arnold Schwarzenegger, un républicain contre les idéologies?Oui. Je ne suis pas un idéologue. J'ai vu mon idéologie et ma philosophie s'écraser contre le mur des réalités quand je m'occupais de programmes sociaux. Je travaillais à des projets d'éducation et de sport et j'ai compris qu'il nous fallait aider les minorités et les pauvres. Quand les deux parents doivent travailler, les risques augmentent pour les gamins: gangs, drogue, armes, maternités précoces... Que faut-il faire devant une telle réalité? Rester fidèle à la philosophie selon laquelle les parents sont les premiers responsables pour leurs enfants, ou bien faire quelque chose pour atténuer ou résoudre les problèmes? Bien sûr, j'ai été accusé par les membres de mon propre parti de vouloir développer des programmes sociaux publics: on m'a dit que ce n'était pas une attitude très républicaine. J'ai répondu: «Je m'en fiche! C'est la chose juste à faire.» Et je me suis battu pour que les républicains soutiennent ce projet. Au congrès du parti à San Diego, j'ai parlé pendant vingt-cinq minutes en expliquant pourquoi je croyais que cela était très important, et, quand les Californiens ont voté, on a gagné avec 57% des voix. On ne peut pas rester figé sur une idéologie! On peut en avoir une, mais on doit aussi être prêt à accepter que certaines choses ne marchent pas comme on voudrait, ou doivent être faites différemment.
interviewAlors, voila un republicain qui est ou veut se faire passer pour un saint de la politique. J'aime bien dans son discours l'eventualite de travailler avec un ennemi de clan, l'acceptation d'une idee quelle qu'en soit l'origine, mais vu que le bonhomme est tout de meme aguerri dans le fait de "jouer un role", et que l'ecole republicaine en matiere de communication est tres cotee... info/intox ?
je vote pour un peu des deux, et vous ?